Login

La FNO fustige le vote des eurodéputés en faveur des accords de libre-échange

« La viande ovine néo-zélandaise va pouvoir entrer librement sur notre marché à un prix largement inférieur à celui pratiqué en France », s'inquiète la FNO.

La Fédération nationale ovine dénonce les positions de l’Union européenne qui prône à la fois la souveraineté alimentaire et l’augmentation du contingent d’importation de viande ovine à droit de douane nul.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La Fédération nationale ovine (FNO) est révoltée contre les eurodéputés qui se sont prononcés en faveur de la signature finale de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et la Nouvelle-Zélande. Cet accord offre à la Nouvelle-Zélande un nouveau contingent de 38 000 tonnes de viande ovine à droit de douane nul. Il s’ajoute aux 114 184 tonnes du contingent fixé après le Brexit.

Dans un communiqué du 28 novembre 2023, l’organisation regrette que ses demandes n’aient pas été entendues. Elle préconisait en particulier la mise en place de clauses miroirs sur la viande ovine importée « afin qu’elle soit produite selon les mêmes normes que celles qui s’appliquent aux éleveurs européens et français, en termes de bien-être animal, de traçabilité…

La FNO avait aussi demandé la mise en place de conditions tarifaires dont notamment un contingentement frais/congelés avec une saisonnalité des envois en fonction des besoins des marchés français et européen, et l’affichage de la date d’abattage au nom de la traçabilité et la transparence de la chaîne alimentaire tant promue par la Commission européenne. »

Toutes ces requêtes sont restées lettre morte. « La seule clause miroir inscrite concerne la viande bovine qui ne doit pas provenir d’animaux engraissés en feedlots, rapporte la FNO. Or ces derniers n’existent pas en Nouvelle-Zélande. »

Des politiques jugées incohérentes

Faciliter les importations de viandes dans un contexte de décarbonation est jugé « injustifiable » et « incohérent ». « Surtout pour la production ovine qui a perdu un tiers de son cheptel depuis les années quatre-vingt (date d’entrée de l’agneau néo-zélandais sur le marché national) », appuie la FNO. Dès lors, la France ne produit que 45 % des volumes de viande ovine consommée.

« À l’heure où la souveraineté alimentaire est le leitmotiv de la France et l’UE, cet accord montre une fois de plus l’incohérence politique de nos institutions, martèle l’organisation. Alors qu’il n’y aura pas de retour en arrière possible pour l’accord avec la Nouvelle-Zélande, ne répétons pas les mêmes erreurs alors que les négociations avec l’Australie sont reportées après les élections européennes de 2024. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement